lundi 31 mars 2008

La jeunesse de Molière


Fils de Jean Poquelin, riche marchand-tapissier établi rue Saint-Honoré à Paris, Jean Poquelin est baptisé le 15 janvier 1622 à la paroisse Saint-Eustache, vraisemblablement né le même jour ou la veille[4]. Deux ans plus tard, l'enfant, à la suite de la naissance d'un frère cadet également baptisé Jean, sera appelé Jean Baptiste.

Sa mère, Marie Cressé, meurt en 1632 alors qu'il n'a que dix ans, son père se remarie avec Catherine Fleurette, autre fille de tapissier, dont il aura cinq enfants. De 1633 à 1639 il est élève au collège de Clermont (actuel lycée Louis-le-Grand), tenu par des Jésuites, l'un des établissements les plus huppés de la capitale. Jean-Baptiste y fait d'excellentes études (latin, mathématiques, physique, philosophie mais aussi escrime et danse).

Grâce à son grand-père, il a pu assister aux représentations théâtrales de l'Hôtel de Bourgogne, mais aussi à celles des improvisations sur canevas des Italiens, ou aux farces comiques de Gaultier-Garguille ou Guillot-Gorju. Selon certaines sources, il aurait eu pour condisciple le prince de Conti, qui deviendra l'un de ses protecteurs.

Le 18 décembre 1637, il prête le serment de tapissier royal, reprenant ainsi la charge de son père auprès de Louis XIII. On ne sait si Molière exerce ou non son nouveau métier, toujours est-il qu'en 1640 il fait la connaissance d'une famille de comédiens, les Béjart et il tombe amoureux de Madeleine, protégée du duc de Modène. La même année, il rencontre Tiberio Fiorelli, le célèbre Scaramouche, et prend peut-être des leçons auprès de lui.

On pense qu'en 1641, il suit l'enseignement de Gassendi, philosophe épicurien et maître des libertins, qui a enseigné à La Mothe Le Vayer, Cyrano de Bergerac, Chapelle et d'Assoucy.

En 1642, il prend ses licences de droit à l'université d'Orléans et revient à Paris où il s'inscrit au barreau pendant six mois, puis il remplace son père qui veut lui laisser sa charge et voit d'un mauvais œil sa fréquentation des Béjart, et suit la cour de Louis XIII à Narbonne.

En janvier 1643, Jean-Baptiste renonce à la charge de son père qui lui coupe les vivres. Madeleine Béjart accouche d'une petite fille, Armande, que le duc de Modène reconnaît comme étant de lui. Le 13 juin, l'acte de fondation de l'Illustre Théâtre, sous la direction de Madeleine Béjart, est signé.

Des débuts difficiles

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En 1644, la troupe joue en province. En juillet ils sont de retour à Paris et Jean-Baptiste est devenu « Molière » et directeur de la troupe. Sur le choix de ce nom de scène, Grimarest, son premier biographe, écrit : « jamais il n'en a voulu dire la raison, même à ses meilleurs amis ». La troupe joue au Jeu de Paume des Métayers et essuie un échec cuisant.

La troupe fait faillite en 1645 et Molière est emprisonné au Châtelet pendant quelques jours, puis son père paie les dettes de la troupe pour le faire sortir et, sitôt libéré, la troupe part en province pour en rejoindre une autre dirigée par le comédien Dufresne, au service du duc d'Épernon, gouverneur de Guyenne. Entre janvier 1646 et mars 1657, la troupe joue à Nantes, Albi, Toulouse, Carcassonne, Poitiers, Vienne, Narbonne, Agen, Pézenas, Grenoble, Lyon, Montpellier, Dijon, Avignon, Bordeaux, Béziers, Rouen. En 1653, la troupe passe au service du prince de Conti, frère du grand Condé et nouveau gouverneur de la Guyenne. Mais celui-ci finit par céder aux pressions religieuses du moment et effectue une conversion. Le théâtre devient alors pour lui synonyme de perdition et il chasse de sa maison la troupe qui passe alors au service du gouverneur de Normandie.

Molière renonce à ses prétentions tragiques : il est une grande vedette comique et redevient chef de troupe en 1650. Il compose des farces sur le modèle italien, avec un seul canevas. Il crée le personnage de Mascarille dans ses premières vraies pièces : L'Étourdi (Lyon, 1655), Le Dépit amoureux (Béziers, 1656). En 1658 il fait la connaissance de Corneille vieillissant et joue à Rouen.

Le début de la gloire

Molière. Frontispice de ses Œuvres, édition de 1840.
Molière. Frontispice de ses Œuvres, édition de 1840.

Molière retourne à Paris en 1658, il joue au jeu de paume du Marais. Protégé par Monsieur, frère du roi, il joue alors devant Louis XIV une tragédie de Corneille, Nicomède, qui ennuie, et une farce, qui est un triomphe, Le Docteur amoureux. Molière dispose d'un grand talent comique : sa voix et ses mimiques déclenchent l’hilarité. La troupe de Molière jouit bientôt d'une réputation inégalée dans le comique, et le roi l’installe au Petit-Bourbon, où elle joue en alternance avec la troupe italienne de Scaramouche.

En 1659 la troupe perd Joseph Béjart et les Du Parc la quittent pour la troupe du Marais. On engage les jeunes comédiens La Grange et Du Croisy.

Le 18 novembre, c'est le succès éclatant des Précieuses ridicules, où Molière dans le rôle d'Ascarille donne la réplique à Jodelet, fameux comédien engagé pour l'occasion, et la faveur du roi. Le théâtre du Petit-Bourbon est ensuite détruit pour les besoins de la construction de la colonnade du Louvre, ce qui entraîne trois mois de chômage pour la troupe. Le roi installe Molière en 1660 au Palais-Royal, où Molière donne Sganarelle ou le Cocu imaginaire. Il est sacré par Baudeau de Somaize (auteur du Grand Dictionnaire des Précieuses) « premier farceur de France ». Il perd son frère cadet, ce qui fait de lui l'unique héritier de la charge de son père avec lequel il s'est réconcilié.

Molière partage, en 1661, le théâtre du Palais-Royal avec la troupe de Domenico Biancolelli, dit Arlequin. Il présente Dom Garcie de Navarre qui est un échec et L'École des maris qui triomphe. La même année, Molière emménage en face du Palais-Royal. Le 17 août il crée Les Fâcheux, sa première comédie-ballet, au château de Vaux-le-Vicomte, pour Fouquet qui reçoit le roi.

En 1662, Molière épouse Armande Béjart, de vingt ans sa cadette, avec qui il aura un fils Louis dont le roi est parrain, baptisé le 24 février 1664 et mort à huit mois et demi, une fille Esprit-Madeleine, baptisée le 4 août 1665, et un autre fils Pierre, baptisé le 1er octobre 1672 et mort le mois suivant. L'année de son mariage, il s’attaque à un sujet peu courant à l’époque : la condition féminine. L'École des femmes est un triomphe où Armande Béjart tient le rôle d'Agnès. En 1663, à cause des dévôts qui considèrent Molière comme un libertin et L'École des femmes comme une pièce obscène et irréligieuse, mais également parce que Molière est le premier comédien à avoir reçu une pension directe du roi, il est attaqué dans sa vie privée : on insinue qu'il a épousé sa propre fille. Le 1er juin il réplique par La Critique de l'école des femmes et, le 18 octobre, il joue devant le roi L'Impromptu de Versailles, qui donne également d'éclairantes précisions sur le fonctionnement d'une troupe de théâtre au XVIIe siècle.

Le 29 janvier 1664, Molière présente au Louvre Le Mariage forcé, où le roi danse, costumé en Égyptien. Il est ensuite nommé responsable des divertissements de la cour et, du 8 au 13 mai, il préside les Plaisirs de l'Île enchantée, divertissement présenté à Versailles en l'honneur de la nouvelle maîtresse du roi, Mlle de La Vallière. Il y donne La Princesse d'Élide qui mêle texte, musique et danse, et recourt à des machines sophistiquées et une première version en trois actes du Tartuffe que, sous la pression des dévôts, Louis XIV se voit dans l'obligation d'interdire pendant cinq ans. Cet épisode est demeuré célèbre sous le nom de « cabale des dévôts ». Cette même année, la troupe de Molière joue La Thébaïde, première pièce de Racine.

En 1665, on joue seulement quinze représentations du désormais célèbre Dom Juan. La troupe, soutenue par le roi, devient la Troupe du Roy et reçoit une pension de 6 000 livres par ans, ce qui ne fait pas grand-chose lorsqu'on sait que la recette d'une représentation réussie est d'environ 1 800 livres.

Le 15 septembre 1665, Molière donne L'Amour médecin et le 27 novembre, malade d'un "fluxion" qui était probablement la tuberculose, Molière est écarté de la scène pour deux mois. Le 4 décembre, la troupe joue Alexandre le Grand de Racine qui, déçu par l'interprétation, trahit Molière et confie sa pièce à l'Hôtel de Bourgogne.

Les dernières œuvres

En 1666, Molière et Armande se séparent. Le 4 juin Molière donne Le Misanthrope et le 6 août, Le Médecin malgré lui. Le 27 novembre il fait une grave rechute qui ne lui permet de remonter sur les planches qu'en juin 1667. Pendant cette année il forme le jeune Baron, âgé de quatorze ans, à l'art du comédien. Il tente alors de jouer à nouveau Tartuffe sous un titre différent, L'Imposteur, mais la pièce est interdite le lendemain. Il donne également Mélicerte, deux actes de comédie qui constituent la troisième entrée du Ballet des Muses commandé par Louis XIV au poète Benserade. Le roi y danse avec Henriette d'Angleterre, fille de Charles Ier d'Angleterre et d'Henriette de France.

Mlle Du Parc quitte une deuxième fois Molière pour l'Hôtel de Bourgogne et y crée le 22 novembre Andromaque, premier triomphe de Racine.

En 1668 sont représentées successivement Amphitryon le 13 janvier, George Dandin en juillet et L'Avare en septembre. La santé de Molière est très mauvaise et le bruit de sa mort court déjà dans Paris.

L’interdiction de représenter le Tartuffe est levée en 1669. La pièce remporte le 25 février un succès considérable avec une recette de 2 860 livres. La même année, il perd son père et crée avec la collaboration de Lully des comédies-ballets : Les Amants magnifiques, Monsieur de Pourceaugnac, Le Bourgeois gentilhomme.

En 1670 paraît Elomire hypocondre, pièce insultante écrite par Le Boulanger de Chalussay, dans laquelle Molière (dont Elomire est l'anagramme) est tourné en ridicule de façon particulièrement acide.

En 1671 Molière donne Psyché, Les Fourberies de Scapin, La Comtesse d'Escarbagnas et Les Femmes savantes.

En 1672 meurt Madeleine Béjart qui n'avait jamais cessé d'être d'une grande importance pour Molière. Il se réconcilie avec Armande et Lully intrigue auprès du roi pour obtenir l'exclusivité de la création des ballets.

En 1673 Molière a bel et bien perdu la faveur de Louis XIV et son Malade imaginaire n'est pas joué à la cour.




vendredi 14 mars 2008

Résumé de l'Avare de Molière

ACTE PREMIER. Trois projets de mariage.

L'action se passe à Paris, chez Harpagon, riche bourgeois veuf et père de deux enfants, Cléante et Élise . Élise est secrètement fiancée à Valère, gentilhomme napolitain qui lui a sauvé la vie et qui s'est introduit chez Harpagon en qualité d'intendant; de son côté, Cléante voudrait épouser une jeune fille sans fortune, Mariane, dont il est épris. Le frère et la sœur craignent que leurs projets de mariage ne se heurtent à l'opposition irréductible d'Harpagon, dont ils déplorent la tyrannie et l'avarice. Harpagon lui-même est rongé d'inquiétude : il a enterré dans son jardin une somme de dix mille écus d'or et il redoute d'être volé. Obsédé par cette crainte, il chasse brutalement, après l'avoir interrogé et fouillé, La Flèche, le volet de Cléante (scène 111). Rencontrant ensuite ses enfants, il leur apprend qu'il a l'intention d'épouser Mariane, de marier Élise avec un vieillard de ses amis, Anselme, et de donner pour femme à Cléante, " une certaine veuve " (scène IV). Comme Élise repousse énergiquement le parti que son père a choisi pour elle, Harpagon demande à Valère d'intervenir pour la convaincre, ce qui met l'intendant dans un plaisant embarras.


ACTE Il. Les bonnes affaires d'Harpagon.

Cléonte, qui cherche à emprunter quinze mille francs, apprend que son prêteur réclame un taux exorbitant et prétend inclure dans le montant du prêt un amas de vieilleries hétéroclites évaluées à un prix déraisonnable (scène première). Tandis qu'il s'indigne contre ces conditions draconiennes, Cléonte découvre que l'usurier avec qui il songe à entrer en affaires n'est autre Harpagon. Le père et le fils s'adressent mutuellement de violents reproches (scène 11). Frosine, entremetteuse qu'Harpagon a chargée de négocier son mariage avec Mariane, l'informe que la mère de la jeune fille donne son consentement, et elle lui fait croire que Mariane a une prédilection pour les vieillards. Pourtant l'absence de dot tourmente Harpagon. Frosine essaie de lui démontrer que les habitudes d'économie d'une jeune fille pauvre constituent le plus avantageux des apports, mais Harpagon ne se laisse pas convaincre, et il reste sourd aux sollicitations de Frosine qui lui demande un peu d'argent (scène V).


ACTE III La réception de Mariane.

Harpagon, qui doit offrir un dîner à Mariane, multiplie les recommandations à ses domestiques pour réduire le plus possible la dépense, et Valère se joint à lui pour prêcher l'économie au cocher-cuisinier, maître Jacques (scène première). Celui-ci se querelle avec l'intendant, reçoit des coups de baton et jure de se venger. Cependant, conduite par Frosine, Mariane arrive, toute tremblante. L'aspect d'Harpagon la rebute, et son trouble augmente quand arrive Cléonte, en qui elle reconnaît le jeune homme qui lui a fait la cour. Les deux amoureux se font comprendre l'un à l'autre leurs véritables sentiments, en usent d'un langage à double sens, dont Harpagon ne saisit pas la vraie signification. Mais il a peine à contenir sa fureur lorsque Cléante lui ôte une bague de diamant pour l'offrir en son nom à Mariane (scène VII). On annonce alors Ici visite d'une personne que l'avare s'empresse d'aller recevoir, car elle lui apporte de l'argent.


ACTE IV. Rupture entre père et fils.

Au moment où Frosine explique à Cléonte et à Mariane un stratagème qu'elle a imaginé pour décider Harpagon à renoncer à son projet de mariage, l'avare survient brusquement et surprend son fils en train de baiser Ici main de Mariane. Soupçonnant une intrigue, il feint d'avoir renoncé à la jeune fille pour inciter Cléonte à lui confier ses véritables sentiments. Le jeune homme tombe dans le piège et avoue à son père qu'il est amoureux de Mariane et lui a fait la cour. Harpagon furieux menace de frapper son fils (scène 111). Maître Jacques intervient et réconcilie Harpagon et Cléante en prenant à part chacun d'eux pour lui faire croire que l'autre renonce à Mariane (scène IV). Après son départ, le malentendu se révèle, et la querelle reprend avec plus de violence entre Cléante et Harpagon, qui finalement chasse son fils après l'avoir déshérité et maudit (scène V). On voit alors paraître La Flèche portant Ici cassette d'Harpagon, qu'il a dérobée. L'avare s'est aperçu du vol; affolé, désolé, furieux, assoiffé de vengeance, il exprime dans un monologue comique les sentiments qui le bouleversent (scène Vit).


ACTE V. Chacun retrouve son bien.

Un commissaire de police, convoqué par Harpagon, interroge maître Jacques, qui, pour se venger de Valère, l'accuse d'avoir dérobé la cassette et laisse croire qu'il a des preuves irréfutables du vol (scène 11). L'intendant arrive, et l'avare le presse d'avouer son crime. Valère croit qu'il s'agit de ses fiançailles secrètes avec Élise; il proteste de l'honnêteté de ses intentions, et le quiproquo se prolonge pendant toute la scène (scène 111). Quand enfin la vérité se fait jour, Harpagon, au comble de la fureur, menace d'enfermer sa fille et de faire pendre l'intendant. L'arrivée du seigneur Anselme provoque alors une explication générale. Pour se disculper, Valère dévoile son identité et raconte son histoire. On découvre ainsi qu'il est le fils d'Anselme, lequel est aussi le père de Mariane. Seize ans plus tôt, un naufrage avait dispersé les membres de cette famille de l'aristocratie napolitaine. Grâce à cette reconnaissance romanesque, tout s'arrange. Un double mariage unira Valère à Élise et Cléante à Mariane; Anselme pourvoira aux besoins des deux ménages et paiera tous les frais; Harpagon retrouvera sa " chère cassette ".

L'Avare de Molière

HARPAGON, père de Cléante et d'Elise, et amoureux de Mariane.
CLEANTE, fils d'Harpagon, amant de Mariane.
ELISE, fille d'Harpagon, amante de Valère.
VALERE, fils d'Anselme et amant d'Elise.
MARIANE, amante de Cléante et aimée d'Harpagon.
ANSELME, père de Valère et de Mariane.
FROSINE, femme d'intrigue.
MAITRE SIMON, courtier.
MAITRE JACQUES, cuisinier et cocher d'Harpagon.
LA FLECHE, valet de Cléante.
DAME CLAUDE, servante d'Harpagon.
BRINDAVOINE, laquais d'Harpagon.
LA MERLUCHE, laquais d'Harpagon.
LE COMMISSAIRE et son clerc.

La scène est à Paris.